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jeudi 1 mars 2012

L'affaire du maire de Cousolre

Source Institut pour la justice
Extrait :

Le 24 août 2010, Maurice Boisard, élu de sa commune depuis trente ans, sans étiquette, surprend un jeune en train d'escalader le grillage entourant les bâtiments municipaux.
Ce grillage est tout neuf. Il a coûté 10 000 euros, une somme importante pour un village de 2500 habitants. L'attitude du jeune est d'autant plus suspecte que tous les jeunes de la commune savent qu'une clé est à leur disposition pour pénétrer dans les lieux.
Mais surtout, il se trouve que ce jeune est le chef d'une petite bande qui, depuis longtemps, empoisonne la vie des habitants.
Selon la presse locale, ils parlent fort, tard et traficotent sous les fenêtres. Les habitants se plaignent, à tel point que le Maire a été obligé de prendre un arrêté municipal interdisant les rassemblements à certains endroits du village, comme dans les pays en guerre ! (Nous sommes pourtant dans l'Avesnois, une région rurale réputée tranquille).
En rétorsion, les jeunes multiplient les provocations, insultes, bris de vitres, bouteilles d'alcool jetées sur la chaussée. Des tags agressifs maculent les murs de la commune un peu partout. Les vasques de fleurs sont piétinées. Les plaintes affluent au commissariat... qui est trop débordé pour réagir.
Le Maire organise alors un voyage pour les jeunes de la commune, espérant leur montrer sa bonne volonté.
Rien n'y fait. Le 18 juin 2010, le jeune chef de bande vient ouvertement provoquer le maire et rigoler pendant la commémoration avec les anciens combattants. Il se « met ostensiblement devant sa voiture lorsqu'il va chercher son petit-fils à la sortie de l'école communale » raconte le chroniqueur judiciaire du Monde.
La tension est d'autant plus forte dans la commune que le prédécesseur de Maurice à la mairie de Cousolre a démissionné en 2006 après avoir été battu à coups de manche de pioche pour avoir refusé un droit de stationnement à un forain.
Alors, ce jour-là, le maire décide de ne pas laisser passer. Il sort de la mairie et exige du jeune qu'il descende immédiatement du grillage, le menaçant de « l'emmener au poste ».
Devant une douzaine de copains, le jeune rétorque qu'il veut aller chercher un ballon « C'est pas toi qui va m'empêcher de faire ce que je veux ». « Il m'a insulté, m'a traité de 'bâtard' » raconte le Maire. Celui-ci décide de réagir et lui administre une gifle.
L'adolescent sort de ses gonds, les insultes pleuvent – "Fils de pute, je vais niquer ta mère, attends si t'es un homme, je vais te tuer". Mettant ses menaces à exécution, il cherche d'abord à le frapper à coup de poing, puis rentre chez lui, prend deux couteaux qu'il glisse dans ses chaussettes et revient sur la place de la mairie !!!
Il s'en faut d'un cheveu que l'irréparable soit commis : seule l'intervention de ses « copains » permet d'éviter le drame.
Quand les parents du jeune apprennent ce qui s’est passé, leur réaction est d'aller... porter plainte contre le Maire pour « violence ».
Et voilà que la Justice, parfois si peu pressée de défendre les citoyens, se saisit immédiatement du dossier. Maurice Boisard se retrouve au Tribunal, à la barre des accusés.
La scène est surréaliste : le Procureur Bernard Beffy l'accuse de s’être organisé pour pouvoir fanfaronner devant la Cour, faire parler de lui et se faire passer pour une « victime » !
Le journaliste du Monde raconte :

  "Vous vouliez le tribunal, parce que vous vouliez une tribune !", lui lance le procureur. Il s'en prend avec la même agressivité aux élus – pour la plupart des maires sans étiquette de petites communes et d'autres, sympathisants ou militants du PS – venus soutenir leur collègue et à leur "corporatisme un peu primaire". Il ironise avec lourdeur : "On voudrait savoir, Cousolre, c'est Chicago des années 30 ? Heureusement que vous n'êtes pas maire de Montfermeil, Monsieur Boisard !"
  Et la charge continue, sur le même ton.
  Avez-vous mis en place un conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance ?
  Mais on est une commune de 2 500 habitants..., souffle le maire.
  Voulez-vous autoriser tous les maires de France à donner des gifles à leurs administrés, à rendre eux-mêmes la justice, à se voir confier des pouvoirs de shérif ?, poursuit le procureur.
  A son banc, Maurice Boisard semble sonné. La voix du procureur résonne encore dans la salle : "Vous êtes quelqu'un de bien, et à 62 ans, vous êtes d'autant moins pardonnable de vous être laissé aller à un emportement contre un jeune de 16 ans, ces jeunes auxquels notre génération laisse si peu d'espoir... La jeunesse est insolente, turbulente, mais ce n'est pas une maladie !", tonne-t-il encore avant de requérir une peine de 500 euros contre le maire.
Deux semaines plus tard, la sanction tombe : le Tribunal a décidé d'aller plus loin encore que ne le réclamait le Procureur : non seulement il décide de condamner pénalement Maurice Boisart, qui se retrouve avec un casier judiciaire, mais il exige en plus qu'il verse 250 euros de dommages et intérêts au jeune voyou, et surtout de prendre à sa charge tous les frais de Justice !
L'assistance n'en croit pas ses oreilles. Maurice Boisart avait cru qu'il était de son devoir de « marquer une limite aux insultes à l’homme et à la fonction qu’il représente ».
Surtout, chacun réalise avec effroi que la Justice vient de retirer au Maire le peu d'autorité qu'il avait encore : « C'est une gifle qui coûte cher mais est-ce vraiment le plus important ? Si je suis condamné, les jeunes vont faire ce qu'ils veulent, les maires ne vont plus se retourner. On va faire jouer les assurances et puis c'est tout », déclare Maurice Boisart, ravagé. (La voix du Nord – 3 février)
Le constat est partagé par le maire PS de la commune voisine de Jeumont, dans le Nord, Benjamin Saint-Huile : « La sanction financière, on s'en moque (..). Le symbole, c'est vous, mesdames et messieurs les élus de la République, qui faites le choix de vous engager pour les autres. Quand vous aurez un problème, sachez qu'il faudra vous débrouiller, que l'institution judiciaire ne considérera pas que vous avez un statut particulier ».
Mais surtout, ce que vous devez savoir, c'est qu'en dehors de quelques réactions isolées, personne ne s'est exprimé publiquement pour défendre Maurice Boisart.
Aucune réaction massive n'a eu lieu dans la population, jusqu'à présent.

La suite ici.

Toujours le même travail de destruction de la société et de toute autorité légitime.
Dans un cas de conflit avec l'autorité légitime, parents, professeurs, élus locaux, si l'on tente de se protéger ou de protéger ses proches, on peut sans risque prendre des paris quant aux résultats de procès en première instance.

4 commentaires:

  1. Le plus effarant est l'absence de reactions. Cet engeance de magistrats pourris jusqu'a la moelle, meme pas vendus (ils se donnent gratis), serait parmi les premiers a y passer. Meme quand on est dégouté par les horreurs de la révolutions française, on se met a rever a des charettes pleines de ces enculés qui roule doucement vers l'echaffaud.

    Autant faire 20 000km en aller simple avec armes et bagages. Pour moi c'est fait.

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  2. Un autre aspect de la question est plus rejouissant:apparament ce maire sans "etiquette" soutenu par "l'ensemble des maires de sa region" (dont la majorite avec une bonne etiquette PS ) redescends sur terre, ses collegues avec lui. C'est trés bien et je ne vais pas m'appesantir sur le sempiternelle retour de baton bien merité et le petit ricannement satisfait du méchanfacho désabusé que je suis.

    Peut etre pourait on leur rappeller qu'il manque quelques signatures à Marine.....

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  3. Cette "Justice" est consternante qui semble favoriser la délinquance au détriment de ses victimes.
    C'est une "Justice" du pouvoir et de l'argent.
    Les valeurs humaines, morales, idéologiques...n'ont guère plus cours de nos jours, et ça en devient vraiment inquiétant.


    Car en résumé, la "Justice", et par extension, la France, rémunère les délinquants et les encourage à profiter d'un système défaillant puisque ce sont les victimes qui sont aux bancs des accusés et qui doivent leur verser des dommages et intérêts.
    Cette affaire de "Justice" n'est ni plus ni moins qu'un cas de plus de légalisation des extorsions de fonds.

    A quoi bon dorénavant perdre son temps à éduquer ses gosses s'il suffit d'agresser quelqu'un pour l'obliger à se défende, porter plainte ensuite contre-lui pour avoir tenté de défendre sa dignité et empocher le jackpot ?
    Et que l'agresseur soit encore un "enfant" aux yeux de la loi (un mineur), s'il est "choquant" d'apprendre qu'un adulte a osé le recadrer d'une gifle, le fait que ledit "enfant" se promène en possession d'armes blanches dans les chaussettes est, bien évidemment, d'une telle banalité qu'il est inutile voire inconvenant d'en être choqué...

    De deux choses l'une : soit on accepte de se faire agresser en silence, soit on tente de se défendre ; et dans ce cas, un choix nous est implicitement imposé : le droit à l'intégrité est devenu payant : ou on paye, ou on prend le risque d'attraper une "balle perdue" ou un ou plusieurs coups de couteau ... par inadvertance, cela va sans dire également.

    Le "jeune" gagne quoi qu'il arrive puisqu'on ne lui apprend pas le respect, de soi déjà, et donc des autres ; si en plus on le paye pour piétiner son prochain, pourquoi se priverait-il ?
    Ce maire est coupable d'un double "crime" : celui d'avoir voulu défendre sa dignité en tant qu'être humain, et celui d'avoir voulu défendre les valeurs auxquelles il croit par sa fonction, les valeurs de la République.

    Comble de l'ironie : un homme jusqu'alors respecté de chacun se retrouve dans l'opprobre pour avoir tenté de faire preuve de "Justesse" et la "Justice" l'en punit aujourd'hui : COUPABLE. Son crime ? Être humain et avoir fait preuve d'humanité lorsque son intégrité a été souillée par le manque d'éducation, d'un "enfant", certes, mais aussi de ses parents. Ce qui est encore plus grave.

    Pauvre, pauvre France ...

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  4. Cette affaire au-delà de l'aspect désolant qu'on peut lui trouver, surtout quand on a connu autre chose, est très intéressante par ce qu'elle révèle de l'état de complète déliquescence de notre société. On ne sait pas si ce qui va venir sera pire ou meilleur, mais on sait que ce qui nous entoure n'en n'a plus pour très longtemps, que Marine Le Pen ait ou non ses 500 parrainages.

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