Avant l'affaire Vincent Lambert qui est en passe de devenir une affaire d’État, je ne savais rien de l'état pauci-relationnel.
A vrai dire je ne m'en souciais même pas.
J'ai découvert qu'il s'agissait en quelque sorte d'un coma "allégé". Si le malade est incapable de suivre des instructions simples, il interagit néanmoins avec son environnement en particulier de manière émotionnelle, par exemple au son d'une voix familière.
Cérébralement parlant, il n'est pas mort et il n'y a aucune raison de tuer son corps.
Dans ces conditions pratiquer un assassinat médicalement assisté sur la base de volontés exprimées (ou prétendument exprimées) uniquement de façon orale, alors que parallèlement le malade dispose d'un soutien familial, en le privant de nourriture et d'eau, c'est à dire clairement en le faisant crever de faim et de soif, est proprement inhumain.
Ce n'est même pas un traitement que l'on voudrait voir appliquer à un tueur d'enfant.
Pour les parents, je n'ose même pas imaginer l'horreur que représente le fait de voir des tiers complètement étrangers au cercle familial, fussent-ils juges ronds et gras, décider de la mise à mort de leur enfant.
Nous sommes un pays qui se flatte d'avoir aboli la peine de mort et qui de fait la pérennise pour les faibles, pour les victimes de tueurs relâchés après quelques années de prison, pour les enfants à naître , les abîmés de la vie et maintenant les malades, vous et moi à terme.
Je ne doute pas un seul instant que cette décision administrative ne fasse jurisprudence (administrative , vous avez bien lu).
Demain après un accident, le chef de service ou le préfet pourront rapidement vous finir plus sûrement que le plus pervers des tueurs en série.
On assiste là à un pas de plus dans la marche vers un système eugénique où l'on sera prié de débarraser le plancher dès que l'on ne produira plus.
Tristes hommes, triste époque ! Belle rencontre du capitalisme financier et de la gauche amorale.