Dix ans de patouillage et de gâchis.

Il y a dix ans*, on avait pu imaginer un moment que le monde allait changer.

Rappelez vous. Depuis 1991, chute de l'URSS, les États-Unis étaient devenus l'unique puissance mondiale qui se commençait à répandre sa Bonté Infinie sur le monde. La Chine était encore emberlificotée dans ses contradictions et ne disposait pas encore des montagnes de dollars et d'euros qui font aujourd'hui sa force. D'ailleurs l'euro n'existait pas, du moins il n'était pas encore en circulation.
Bref, les USA commençaient à nous devenir insupportables à tous.

Et puis une superbe matinée de septembre, une après midi pour nous,  trois  avions percutaient des symboles de l'Amérique conquérante.
Surpris je ne l'ai pas été, sauf par les conséquences techniques de l'attentat. Personne ne pensait que de telles tours auraient pu s'effondrer.

Sur le moment, avant que le doute ne naisse, il paraissait évident que la main de l'islam était derrière cet attentat.
Je ne vais pas revenir sur les éléments techniques qui ont fait  que le doute est apparu dès les premiers jours, au plus les premières semaines.
Ce qui est certain, c'est que les prétendus commanditaires n'ont jamais été en mesure de réitérer une menace semblable contre l'Amérique ou contre un quelconque pays européen. Les attentats de Londres et de Madrid pour horribles qu'ils aient été n'avaient aucune commune mesure avec ceux du 11 septembre, que ce soit en nombre de victimes ou en complexité des moyens mis en jeu.
Il n'y a que "l'évènement" de Toulouse survenu 10 jours après qui pourrait supporter la comparaison, mais "circulez, y'a rien à voir".

Les USA ont profité de cet évènement pour  dégager Saddam Hussein, faire régresser l'Irak de 50 ans,  éviter une radicalisation du marché du pétrole nuisible aux grandes compagnies pétrolières, gâcher l'image positive que certains Afghans auraient pu garder de l'Occident à la suite de la guerre contre l'URSS. De manière collatérale, ils ont commencé leur grand chambardement en Méditerranée pour aller on ne sait trop où.
Quelques réussites comme un implantation de forces armées occidentales sur le sol de l'Arabie saoudite et une mainmise toujours puissante sur le marché pétrolier, mais beaucoup d'échecs aussi et une radicalisation de l'action islamiste.
Soutiennent-ils encore vraiment Israël ? Nul ne le sait vraiment, ce qui est certain c'est qu'ils ont lâché un de leurs bons alliés dans la région, Moubarak, au profit d'illuminés enturbannés.

Dix ans après, objectivement, on constate une alliance entre les mouvements islamistes et les USA et ses alliés au-delà des positions officielles affichées de part et d'autre.
Il apparait  que les seules vraies victimes de l'action militaire destinée à venger les morts du WTC, n'ont été que des régimes progressistes arabes, seuls capables de ralentir ou de bloquer la progression de l'islam dans le monde. Même en Afghanistan, leur action a consisté essentiellement à mettre fin aux guerres tribales qui les occupaient pour contribuer indirectement à la création un front islamiste unique et à se détacher un peu plus de leur allié pakistanais de plus en plus attiré par une radicalisation islamiste.
Gageons qu'au lendemain de leur départ, les "progressistes" afghans ne tiendront pas plus de quelques semaines et que le régime actuel pakistanais verra ses jours comptés.

* note de l'auteur : en recomptant sur mes doigts je me suis rendu compte que cela faisait onze ans... ce qui ne change rien à l'analyse.