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jeudi 23 décembre 2010

Voyage au bout de la nuit

Aujourd'hui devant me déplacer entre Roissy et Orly j'ai décidé, à cause des conditions météorologiques de le faire en RER.
Cela fait quelques années que je n'avais pas accompli une grande diagonale en entier et d'une traite.
C'est une vraie plongée dans la France profonde, du moins celle de banlieue.
Je persiste à croire que ce que j'aurais vraiment manqué dans ma vie, c'est de n'avoir aucun don pour le dessin et la caricature, parce que ce wagon était proprement caricatural.
Déjà le train, 20 minutes de retard à cause des conditions météo "difficultés à freiner". Pendant tout le voyage j'ai guetté les congères mais rien de rien.
Deux jolies petites beurettes à proximité, pomponnées, bien loin de l'image de la musulmane traditionnelle.
A Parc des Expositions montée d'un groupe originaire pour la plupart de pays d'Afrique noire. Le wagon est définitivement passé dans le camp de l'Afrique sub-saharienne. On cherche les visages pâles des yeux et on en trouve peu.
Ça parle fort, ça gueule, ça raconte sa journée pleine de conflits avec le ou les patrons en prenant bien soin de se faire mousser.
A Sevran Beaudottes ou Aulnay sous Bois, là c'est plutôt du Nord-Africain, dont un vêtu de 3 sweat-shits à capuche enfilés les uns sur les autres, silencieux, les yeux fous, un gros bleu verdâtre au milieu du front à force de prier avec moult conviction plusieurs fois par jour.
Le wagon est bondé et même plus encore. Pour nous amuser, les sorties à gauche et à droite alternent, sinon ça ne serait pas drôle avec tout ce monde debout.
Gare du nord et Châtelet-les-Halles les descentes compensent les montées, le fou de Dieu descend ainsi que l'équipe de Parc des Expositions. Une population plus classique, plus parisienne monte.
A partir de Denfert-Rochereau, l'équipée sauvage est finie, le ton a définitivement baissé et on entend grésiller les MP3, le train se transforme en train de banlieue normal avec sa population bigarrée de travailleurs et d'étudiants rentrant chez eux.

2 commentaires:

  1. Les heures les plus noires de notre histoire ?

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  2. quelque chose comme ça, en plus j'y ai attrapé la crève. Vive la voiture individuelle.

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