La Turquie jouerait-elle le boute-en-train de l'OTAN ?

Dans la matinée de vendredi vers midi, heure locale,  un  F4 Phantom de reconnaissance turc a été abattu par l'armée syrienne au large du village de Om Al-Toyour, gouvernorat de Lattaquié à une vingtaine de km au sud de la frontière avec la Turquie.
La pénétration dans l'espace aérien syrien ne fait aucun doute. L'action syrienne est donc tout à fait légitime dans le contexte que l'on connait.

Le gouvernement syrien aurait présenté des excuses qui ne peuvent être justifiées que par la volonté de ne pas envenimer les choses, vu que le droit est sans conteste de leur côté.
Néanmoins cela n'empêche pas les journaleux de France Info de parler de provocation syrienne —en déformant la vérité puisqu'ils parlent "d'avion abattu cette nuit" — visant à tenter d'entraîner une riposte de la Turquie épaulée par l'Otan en vertu de l'article 5 du traité.
Le transfert du plein midi à la nuit est destiné à faire accroire en occident, aux Français, que l'avion se serait égaré, que la riposte serait donc disproportionnée.

Il y a des va-t-en-guerre qu'on aimerait bien envoyer au front, juste histoire de refroidir leurs ardeurs.

 Photo d'illustration, il ne s'agit pas de l'avion abattu

Source Al Manar

Pour éclairer les foules voici l'article 5 alinéa 1 du traité de l'OTAN :

Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d'elles, dans l'exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l'article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris l'emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord.

Vous constaterez que l'agression en question ne vaut que si elle est commise "en Europe" . Or, aussi loin que l'on pousse les frontières de l'Europe, quand bien même on y inclurait par un miracle technocratique la Turquie, Lattaquié est bien en Asie.