Le Crépuscule défectueux.

Je ne vais pas faire un énième article pour louer le courage de Dominique Venner et le comparer aux supposés glorieux  anciens Romains ou aux plus récents Japonais.
Même si je ne suis pas ce qu'on fait de mieux dans le modèle chrétien, je ne suis pas non plus un fan du retour à Wotan et le Crépuscule des Dieux me lasse .

Passons sur les qualifications ridicules de fascisme, d'extrême droite et autres débordements sémantiques habituels de la part de ceux qui ne comprenant rien à ce qu'il se passe ont recours au Reductio ad Hitlerum ce qui permet à leur cerveau de ne pas se réveiller.

Selon ses propres écrits, son geste vise à réveiller les consciences assoupies, et à montrer son insurrection contre les dérives de la société moderne.
Ceux qui veulent le texte exact se référeront à ce lien par exemple.

Le problème, c'est qu'à l'Age des Médias rien n'a de sens pour la masse s'il n'est présenté et explicité, sanctifié même  au journal de 20 heures  par l'ignare de service.

Dominique Venner, par son geste, un fois la part faite de ceux que son geste révolte pour des raisons religieuses, ne réveillera que les Veilleurs, ceux qui sur le web et ailleurs sont bien convaincus qu'il va se passer quelque chose, qu'il faut que quelque chose se passe. Une poignée, au plus une tribu.
Ceux là ont besoin d'être menés, pas réveillés. Ils sont même parfois insomniaques au propre comme au figuré. Ils veulent un guide, un rassembleur, un fédérateur, un Charles Martel, une Jeanne d'Arc.

Pour les autres, rien ne changera, rien n'a changé.
Les gens ont peur, Ils craignent pour leur avenir, pour leurs enfants, ils veulent être rassurés, qu'on leur dise que tout va bien, pas que tout va mal, ils n'ont que faire du suicide de quelqu'un qu'ils ne connaissent pas, qu'on leur présente au mieux comme dépressif, au pire comme abominable. Ils préfèrent et de loin, Pujadas à Venner. Le suicide de Pujadas les aurait secoués.

Dominique Venner parlait bien, il parlait clairement, il avait encore certainement un rôle pédagogique à jouer qui, à mon avis, aurait eu plus d'intérêt pour notre cause que son geste un rien théâtral, très Wagnérien, finalement très Louis II de Bavière.

Oui, mais on nous dit : c'est digne des anciens Grecs et Romains, c'est courageux, voire grandiose.

Que nenni. Les Anciens se suicidaient quand on leur en intimait l'ordre, comme Socrate, Sénèque, quand ils étaient sur le point d'être pris par leur adversaire, pour éviter les humiliations, comme Hannibal, comme Néron,  enfin pour éviter les dernières années d'une vie de déchéance en raison de la maladie.
Je ne vois pas d'exemple en Occident d'un suicide se substituant au combat, pour la bonne raison que dans l'optique occidentale, Occident  qui a quand même fourni au monde parmi les plus grand guerriers de l'histoire, on meurt au combat, pas avant.