Perspectives peu réjouissantes en l'occurrence !
Mais que nous dit notre ami Zbigniew ?
Pour l'Amérique, l'enjeu principal est l'Eurasie. Depuis cinq siècles , les puissances et les peuples du continent qui rivalisent pour la domination régionale et la suprématie globale ont dominé les relations internationales. Aujourd’hui, c'est une puissance extérieure qui prévaut en Eurasie et sa primauté globale dépend étroitement de sa capacité à conserver cette position.
[...]Le jeu se déroule sur cet échiquier déformé et immense qui s'étend de Lisbonne à Vladivostok. si l'espace central peut être attiré dans l'orbite de l'Ouest (où les Etats-Unis jouent un rôle prépondérant), si le Sud n'est pas soumis à la domination exclusive d'un joueur et si l'Est ne réalise pas son unité de sorte que l'Amérique se trouve expulsée de ses bases insulaires, cette dernière conservera une position prépondérante. Mais si l'espace central rompt avec l'Ouest et constitue une entité dynamique capable d’initiatives propres ; si dès lors, il assure son contrôle sur le Sud ou forme une alliance avec le principal acteur oriental, alors la position américaine en Eurasie sera terriblement affaiblieA l'Est, l'union des deux principaux acteurs aurait des conséquences similaires. Enfin, sur la périphérie occidentale, l'éviction des Etats-unis par ses partenaires signerait la fin de la participation américaine au jeu d'échecs eurasien [...]
Dans son ouvrage," L'Amérique et le reste du monde . Le grand échiquier" Zbigniew Brzezinski, décrit la partie d'échecs que doivent jouer les USA sur ce qu'il nomme "l’échiquier eurasien", échiquier à quatre grosses cases inégales, si l'Amérique veut conserver la maîtrise du jeu et conserver son hégémonie mondiale.
On notera au passage, la différence de qualité de pensée stratégique entre les clowns de Bruxelles et les têtes américaines. Ce qui pèche chez les Américains, c'est la réalisation, mais la pensée stratégique est là et bien là!
Comme l'espace central est non contrôlable par les USA en raison de sa position et de son étendue, il faut d'une part éviter que cet espace central ne puisse exercer son contrôle sur les espaces périphériques, d'autre part le faire reculer autant que faire se peut jusqu'à des limites où son influence sera quasi nulle.
On voit sur cette carte qui est une copie de celle publiée dans l'ouvrage que les derniers conflits en Europe comme les Balkans, la Tchétchénie la Géorgie ou l'Ukraine se situent tous, comme par hasard, sur la ligne de démarcation de l'espace central avec les espaces Ouest ou Sud.
Puisque aujourd'hui c'est l'Ukraine qui nous intéresse, je l'ai faite ressortir en rouge et on appréciera sa position à cheval sur trois espaces.
Bonne initiative Paul-Emic, ce sont des textes dont on entend souvent parler mais qu'on ne prend souvent pas la peine de lire.
RépondreSupprimerMerci Franck Ferdinand, ce livre est une mine pour qui veut bien prendre la peine de le lire.
RépondreSupprimerPauvre Ukraine...
RépondreSupprimerLes Etats-Unis ont une stratégie, c'est sûr. L'ennui, c'est qu'ils n'ont plus les moyens de leur politique. L'Ukraine en est la dernière démonstration.
RépondreSupprimerPoutine va reprendre la main et faire main basse sur la partie est, russophone, au nom du grand principe démocratique, celui du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Il aura sauvé les meubles. Les Yankees n'auront pas perdu : ils auront fait reculer le rideau de fer de plusieurs centaines de kilomètres...
Il est également intéressant de remarquer qu'en dehors des blocs russes et chinois, partout ailleurs l'Empire bricole, pousse ses pions, fomente coups d'états et révoltes de toutes les couleurs...
Et nos merdias qui ne veulent pas voir la lune, ne regardent que le doigt du diabolique Poutine.
@CCRIDER
RépondreSupprimer"ils n'ont plus les moyens de leur politique". Est-ce bien sûr ?
Ils ont changé de tactique c'est certain.
Après leur échec relatif en Irak et leur échec en Afghanistan, ils sont revenus à la politique des supplétifs qui consiste à soutenir des mouvements plus ou moins fantoches encadrés pas des agents, conseillers, etc pour exécuter leurs basses œuvres.
Où ils se plantent, ou du moins c'est l'impression qu'on en a, c'est après, cf la Libye.
Mais le but en Libye était peut être d'en faire une réserve dormante de pétrole, inexploitable par personne jusqu'au jour où ayant besoin du pétrole ils vitrifieront tout cela.
"le Grand échiquier" date de 1997, de nombreux événements se sont déroulés qui le rendent intéressant pour l'Histoire, mais plus vraiment d'actualité.
RépondreSupprimerLes EU ne s'intéressent pas au devenir des pays qu'ils bombardent ou déstabilisent. Bien au contraire. Leur but est d'entretenir des foyers potentiellement hostiles en permanence. Des chevaux de Troie placés un peu partout.
Depuis le début de leur histoire ils s'intéressent à la fabrication d'un ennemi.
« Leurs ravages ont fait un désert et ils appellent cela la paix » a dit Tacite pour Rome.
Ils ne vivent que par le chaos : "révolutions" arabes, colorées, Irak, Afgh., Syrie, Kosovo, Chechnie, etc...
Ils sont en train - malgré eux - de rapprocher la Chine et la Russie ! Un échec définitif à venir.
je ne suis pas d’accord avec vous Waldo, ce document est toujours d'actualité, il ne s'est rien passé de définitif depuis 97 qui ait changé la trame de fond de la pensée de Zbigniew Brzezinski.
RépondreSupprimerIrak, Afghanistan, révolutions "de couleur" ne sont que des manifestations de ce "Grand Jeu".
Par contre il est vrai que les USA, par leurs actions en Occident, poussent la Russie à rechercher des alliances sur son flanc sud (Iran, Inde) et sur son flanc Est, Chine, et ça ce n'est pas bon pour la paix mondiale à moyen terme parce que c'est une des hypothèses d’échec des USA dans le grand jeu.
C'est parce que je ne vois pas se profiler un réel déploiement des forces de l'OTAN en Ukraine que je parle d'un manque de moyens. Le véritable objectif de toutes ces étranges manoeuvres est avant tout économique et commercial. Là-bas, le gaz, en Lybie, le pétrole. Si Poutine ferme le robinet, les USA se feront un plaisir de nous vendre beaucoup plus cher leur gaz de schiste bien polluant. Une fois de plus, en pariant sur le mauvais cheval, Flanby se sera comporté comme le stratège le plus nul qui soit !
RépondreSupprimerLes Ricains roulent pour eux et eux seuls. Avec leur Himalaya de dettes, leur économie en berne et leur système de plus en plus fragile et de moins en moins crédible, ils n'ont plus que leur planche à (faux) billets et leur complexe militaro-industriel qui, depuis le Viet-Nam, a compté plus de défaites que de victoires. D'où cette nouvelle stratégie faite de guérillas, d'opérations sous fausse bannière et de pseudos révolutions bigarrées.
Avec des amis comme ça, nul besoin d'ennemis...
PS : Bloquer des réserves de pétrole (Lybie, Iran, Irak) devrait permet de maintenir des prix élevés, ce qui ne se vérifie pas ces temps-ci. Sans doute beaucoup d'autres facteurs interviennent-ils.
on ne comprends pas très bien à quel autre motif que la volonté politique répond la courbe des hausses et des baisses du cours du pétrole car en fait sauf en 57 et 73 inl n'y a jamais eu de situation de pénurie autre qu'une situation soigneusement orchestrée.
RépondreSupprimerL'absence de troupes de l'OTAN officielles est voulu, il faut pièger les Russes qui eux mêmes attendront une provocation flagrante.
C'est le jeu du chat et de la souris.
on laisse parler Rasmussen alors qu'il n'est rien et va bientôt dégager, juste pour envenimer.
RépondreSupprimerL'Otan n'a pas à être concerné par l'Ukraine ! Personne ne l'a mandaté. Aucun pays appartenant à cette "alliance" n'est menacé.
Cette ingérence reflète bien le diktat US, la nullité de l'Europe et de la France. Mais avec Fabius et Hollande on le savait.
Pour le pétrole et le gaz, n'oublions pas le Moyen Orient (Qatar, Arabie, Bahrein, EAU, etc.) dont les concurrents - Irak Iran - ont été consciencieusement affaiblis pour des années, comme la Libye et bientôt l'Algérie...
nous sommes bien d'accord.
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