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dimanche 17 février 2019

Du rififi dans les armées

L'article qui suit a été publié par Spoutnik est issu d'un article du Monde.
Voilà comment le pouvoir politique, assisté par quelques généraux serviles parce que cooptés, affaiblit nos armées et corsète la réflexion stratégique et tactique.
Tous n'ont pas osé parler, mais ceux qui l'ont fait ont tous été écartés et sanctionnés, n'en doutons pas.
«Nous avons (…) donné à la population une détestable image de ce que peut être une libération à l’occidentale.» Alors que la coalition internationale en Syrie sonne les dernières heures de Daech*, le colonel de l'armée française François-Régis Legrier, a énergiquement fustigé ses actions, ce qui pourrait lui coûter cher, écrit Le Monde.
En écrivant un article dans lequel il dénonce vigoureusement la stratégie de la coalition internationale en Syrie, le colonel François-Régis Legrier s'est attiré les foudres du cabinet du ministre des Armées. Dans son texte publié dans la revue Défense nationale, celui-ci critique la stratégie de la France et de la coalition internationale contre Daech* lors des ultimes batailles du conflit.
Cet officier supérieur français, chef de corps du 68e régiment d'artillerie d'Afrique, a été récemment engagé durant six mois au service de la coalition internationale antiterroriste dirigée par les États-Unis. Il vient en outre d'achever sa mission de commandant de la Task Force Wagram, le bataillon qui actionne depuis l'Irak les canons Caesar contre les derniers bastions du groupe terroriste.
Alors qu'il était encore en mission, le colonel a rédigé l'article «La bataille d'Hajin: victoire tactique, défaite stratégique?» dans la revue Défense nationale, où il s'en prend à la stratégie des militaires français et occidentaux.
L'affrontement s'est terminé par la victoire pour les forces armées occidentales, mais le colonel tient à en soulever le prix : «la bataille d'Hajin a été gagnée […] à un coût exorbitant et au prix de nombreuses destructions», et estime qu'elle aurait pu être réglée bien plus rapidement si les décideurs politiques n'avaient pas eu peur d'engager des troupes aux sols. Selon lui, la coalition, notamment les Américains, a préféré utiliser «des proxys», les Forces démocratiques syriennes, ce qui a changé la donne: la coalition «a renoncé à sa liberté d'action et perdu du tempo stratégique».
«Nous avons détruit massivement les infrastructures et donné à la population une détestable image de ce que peut être une libération à l'occidentale laissant derrière nous les germes d'une résurgence prochaine d'un nouvel adversaire. Nous n'avons en aucune façon gagné la guerre», conclut-il.
L'article peut valoir au militaire français des ennuis :  Le Monde rapportait vendredi 15 février que le colonel Legrier devrait être sanctionné, selon des informations obtenues par le journal auprès de l'État-major, qui «lui reproche de n'avoir pas soumis son projet et de s'être exprimé sans attendre son retour en France». Le premier «retour d'expérience» que doit faire un chef de corps est auprès de ses généraux, via un «compte rendu de fin de mission», doit être confidentiel.
Pour sa part, le rédacteur en chef de la revue Défense nationale, le général Jérôme Pellistrandi, a indiqué «avoir manqué de discernement» et a retiré le texte du site de la publication.

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