La république judiciaire

Levée de l’immunité parlementaire de Salvini - Eurolibertés: Par Franck Deletraz. Alors que le leader et sénateur de la Ligue, Matteo Salvini, accusé par le tribunal de Catane « d’abus de pouvoir et de séquestration de personnes » pour avoir bloqué l’été dernier durant plusieurs jours 116 clandestins à bord d’un navire des garde-côtes italiens au large de Lampedusa, encourt jusqu’à 15 ans de réclusion, le Sénat italien …

Comment appeler ce régime  qui conduit ses opposants politiques devant le tribunal pour des divergences politiques après qu'il a pris soin, grâce à des juges iniques de les transformer en délit voire en crime.

Salvini a pris, comme ministre de l'Intérieur, la décision de ne pas laisser accoster un bateau, non pas chargé de naufragés en détresse mais de voyageurs chargés à la limite des eaux territoriales libyennes, voyageurs qui manifestaient l'intention de s'établir dans un groupe de pays nommé Union européenne, alors qu'ils n'en possédaient pas les autorisations légales. A aucun moment la vie ou la santé de ces voyageurs n'a été mise en danger, au contraire de ce qu'il se passe actuellement avec le bâtiment de croisière retenu à quai au Japon.

Ce régime qui renoue avec la tradition vieille comme le monde de l'assassinat politique, car c'est bien de cela dont il s'agit, n'a rien à voir avec les idéaux  de la démocratie. Ce régime idéalisé n'a bien sûr jamais existé et n'existera jamais, la démocratie ne peut fonctionner que par la lutte entre les différents courants politiques et ne peut régler ses contradictions les plus graves que dans la violence la plus débridée.

Pour l'instant, la démocratie , appelons-la République, puisque c'est le nom qu'elle se donne, vit sa version démocratie judiciaire. Il ne peut rien se passer dans nos pays qui ne soit avalisé ou non par un juge, le plus souvent illégitime au regard du type de régime politique  car non choisi par les citoyens. Juge de plus en plus souvent dévoyé puisqu'il n'hésite jamais à considérer les différences politiques comme des crimes de droit commun.

Salvini en empêchant ce navire d'accoster n'a rien de commun avec un gangster de la mafia enlevant un fils de famille et le débitant en petits morceaux jusqu'à ce que la famille paie la rançon et c'est pourtant dans le cadre de cette loi que l'on veut le juger.

Que cela soit en France ou en Italie, regardez bien la démocratie représentative briller de ses derniers feux, elle n'en a plus pour très longtemps, le régime va imploser puis va être submergé par ceux qui terrés dans leurs trous à rats attendent l'occasion de fêter cela avec des couteaux de boucher au son des youyous. Regardons bien autour de nous ce qu'il y a encore de beau pour en emporter l'image dans notre tombe, nous qui n'avons pas su, pas voulu, pas pu nettoyer les écuries d'Augias !