je ne suis pas un rat de la bibliothèque de l'Assemblée Nationale, aussi on pourra peut-être me contredire, mais j'ai bien l'impression que depuis plusieurs années il n'y a pas un projet d'envergure qui soit passé sans le 49-3.
La représentation nationale est biaisée par l'usage d'un scrutin majoritaire à deux tours, scrutin que les constitutionnalistes présentent comme indispensable pour permettre au gouvernement de disposer d'une majorité et malgré cela aucun projet ne peut être adopté sans que la discussion entre les représentants et entre ceux-ci et le gouvernement ne soit interrompue par l'usage du 49-3, c'est à dire sans que les représentants ne soient privés de ce qui fait l'essentiel de leur mandat et sans que le peuple ne soit suffisamment éclairé sur les lois en gestation.
Tout cela parce que l’initiative des lois revient au gouvernement qui la fait confectionner par des énarques dans les cabinets ministériels. L'avis des représentants y compris celui de l'opposition n'est même pas recherché.
Les godillots acceptent tout pour que leur mandat soit reconduit puis un jour refusent au nom de la même logique.
Une République démocratique vraiment ? Notre classe politique est vraiment indigne !
Petit hors sujet: c'est le scrutin majoritaire à un tour, dans une logique communautariste, qui a vu les travaillistes placer de plus en plus de candidats issus de l'immigration dans des zones où le poids démographique de ces derniers était le plus important (voir parcours de Sadiq Khan).
RépondreSupprimerC'est donc la garantie, pour l'establishment, de voir un jour se multiplier dans la France urbaine les duels "patriotes vs muzzcompatible" (jusqu'au jour où ces derniers voleront de leurs propres ailes) et donc d'être écartés du jeu (et pas uniquement par le camp patriote).
Le système anglais n'est pas moins injuste que le système français mais il est fait au départ pour fonctionner avec deux partis.
RépondreSupprimerDe Gaulle et Debré l'ont modifié pour tenir compte des particularités françaises : multiplicité des partis, impossibilité de créer de grandes coalitions stables etc. C'est un système que correspond à une histoire, la sortie des guerres coloniales et l'entrée dans le monde contemporain malgré les gros défis de l'époque. Depuis les années 80 on est sorti de là et le choix de Mitterrand de passer à la proportionnelle était un bon choix. Cela oblige les partis à discuter entre eux et empêche le gouvernement de faire passer tout et n'importe quoi, le risque étant l'immobilisme.
Il y a deux options en gros : soit on assure une majorité au gouvernement, système anglais ou français, soit on s'assure que les représentants représentent bien leurs électeurs, c'est le système proportionnel. Ma préférence va plutôt au second système, car je vois mal l'intérêt pour le peuple d'un système où les représentants ne représentent qu'eux mêmes.
Le démocratie est morte et tout le monde s'en contrefiche, les électeurs en premier.
RépondreSupprimervive le roi :-)
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