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mardi 7 juillet 2015

Puits sans fond ou suicide programmé

Je ne suis pas un "expert économique" et mes propos vont peut-être déclencher l'hilarité ou la colère de certains, mais la crise grecque, comme auparavant aurait du le faire la crise argentine — mais Dieu que l'Argentine est lointaine —   est l'occasion de nous faire tous réfléchir au fonctionnement et au devenir du capitalisme financier qui régit le monde  et l'enserre de plus en plus.

Dans un monde normal, lorsque vous vous endettez, il appartient à vous certes, mais aussi au préteur, de s'assurer de votre solvabilité. Il y a deux responsables et à défaut de vérifier votre solvabilité le créancier doit assumer sa part de risque, c'est à dire le fait de ne pas pouvoir recouvrer son prêt.
Lorsque  l'inflation est au plus bas, espérer des rendements très importants de la part d'un État qui par définition ne produit rien, c'est quasiment une démarche criminelle. Pour un créancier ne pas assumer les risques pris volontairement est également criminel .
Le problème avec de la monnaie dématérialisée qui n'est même plus assise sur une masse de papier, encore moins sur de l'or, c'est que vous devez placer votre argent quelque part car il ne peut exister en dehors de tout support, sinon ce serait la dépréciation brutale de la monnaie  : trop de monnaie inutilisée fait baiser sa valeur.
En empruntant auprès de prêteurs privés, les États contribuent à la stabilité du château de cartes monétaire et au capitaliste mondial. C'est pour cela qu'au niveau mondial il est interdit désormais aux États d'emprunter à leur banque nationale. Les emprunts d'Etat sont vitaux au fonctionnement général.

C'est pour cela que dans notre monde anormal, il faut emprunter de plus en plus et payer les intérêts pour que la confiance se maintienne, mais tout le monde sait bien que la dette en elle même est insolvable avec pour conséquence de réduire les pays en esclaves du système capitaliste . Toujours payer, toujours emprunter pour payer les intérêts jusqu'à la fin des temps.

Il apparaitra rapidement à madame Michu, qui compte ses sous, que c'est la catastrophe assurée à plus au moins long terme et immédiatement même si il se produit le moindre accident de parcours.
C'est ce qui est arrivé à la Grèce et qui peut arriver à tout le monde, nous en tête, qui avons une dette qui dépasse notre PIB c'est à dire notre résultat annuel.
Car dans ce système basé sur du vent tout est lié, la confiance engendre la dette et le bon remboursement des intérêts de la dette garantit la confiance.
D'où le vent de panique qui règne dans les milieux financiers . Panique encore contrôlée, sinon plus de confiance et banqueroute quasi généralisée, mais comment douter que nos grands hommes et nos supers experts ne soient pas au bord de la crise de nerfs à l'idée qu'une banqueroute de la Grèce n'entraine une baisse de confiance envers les pays faibles de la zone euros, ce qui entrainerait d'autres banqueroutes qui atteindraient alors les grands pays qui ne sont pas beaucoup moins endettés  proportionnellement que les petits.
En fait il se pourrait bien que nous ne soyons pas très loin d'un effondrement du système qui se propagerait rapidement à l'ensemble de la planète .

Je ne vois pas d'alternative à cette possibilité.
Ensuite il faudra revenir à des concepts plus sains. Ce qui compte, c'est la production de richesses c'est à dire le travail et les richesses produites, le concret, le palpable . Tout le reste n'est que source de catastrophes à plus au moins long terme, catastrophes d'autant plus graves que le système est total, global, mondialisé. Il n'est pas normal qu'une entreprise qui débauche ou voit son chiffre d'affaires baisser soit mieux cotée en bourse parce certains jouent sur le fait de réaliser un bon coup ou que des matières  premières voient leur cote monter et descendre, cote pariée sur avenir plus ou moins lointain parce que ces matières premières n'existent pas encore.

Les experts vous étourdiront avec leur sabir professionnel, mais tout le monde sent bien que c'est ce qu'il va se passer, la question n'étant pas de savoir si cela va arriver mais quand.

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