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mardi 24 juin 2014

Bienvenue dans le meilleur des mondes.

La décision du Conseil d'Etat concernant l'infortuné Vincent Lambert, est tout à fait dans la droite ligne de ce que nous dénoncions au moment ou l'euthanasie est venue au premier plan du débat "sociétal" il y a déjà quelques années.

Au début, tout nouveau tout beau. les malades en phase terminale mais encore parfaitement sains d'esprit (ben voyons) demandent à leur médecin d'abréger leur souffrance. A l'image, le malade a une tête de noble vieillard . On sent que le médecin déborde d'altruisme et d'intelligence.
Plan américain...
Celui-ci accepte dans le cadre de la loi, sur fond de Marseillaise ou du dernier tube à la mode, c'est selon.

La scène qui suit est un peu plus sordide, Mémé tarde à mourir et ce sont les petits-enfants qui demandent gentiment au médecin d'abréger les souffrances de leur aimable grand-mère pour son bien,  de préférence avant les vacances parce qu'ils ont réservé à Palavas ou partent à la Martinique et que ce serait dommage de gâcher de l'argent durement gagné.
Le médecin toujours aussi beau et intelligent mais avec une verrue sur le nez accepte dans le cadre de la loi, ou un peu en dehors. On entend quelques couacs dans la partition de la Marseillaise qui nous semble un peu étrangère.

Troisième plan. L’ordinateur de la Sécu vient de calculer que Monsieur X avait dépassé son quota de soins . Un message informatique est transmis à l'unité de soins intensifs et l'ordinateur soigneur injecte une dose létale de calmant à Monsieur X qui libère ainsi une place . La famille est avisée par SMS et invitée à débarrasser le plancher .
Il y a quelques bugs et parfois c'est madame Y qui y passe, mais bon un peu plus tôt un peu plus tard quelle importance  ?

Avec l'affaire Vincent Lambert on est allé pratiquement jusqu'au bout des choses sauf que l'ordinateur soigneur n'existe pas encore. C'est bien l'Etat, le système qui dispose de la vie de l'individu.
Nous nous enfermons dans un système totalitaire et globalisé où l'individu, les liens entre les personnes ne sont plus rien, seule compte l'autorité du système auquel on se réfère pour des affaires qui ne relèvent que de la sphère privée.

Bienvenue dans le meilleur des mondes.

9 commentaires:

  1. J'aime assez "L’ordinateur de la Sécu .."
    Comme des oies gavées de bonnes intentions.. comme la fourmi : on retombe tjrs dans le même entonnoir..

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  2. même on nous aide "un peu" comme lors du gavage des oies ou des canards

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  3. L'acquittement du "docteur Bonnemaison" ce jour ne fait que confirmer mon article.

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  4. La scène se passe sur un théâtre d’opérations extérieures.
    Un homme vient d’avoir la jambe arrachée au-dessus du genou, un éclat dans l’abdomen, boyaux sortis. Garrot à la cuisse, morphine haute dose. Sans espoir.
    Fallait-il attendre (quoi et pourquoi ?) Fallait-il anticiper ? Qui, n’étant pas sur place peut juger et donner son avis, de quel droit ?

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  5. je ne vois pas vraiment le rapport entre abréger la vie d'un blessé graveparce de toute façon il va mourir dans quelques minutes et confier à l’État le soin de tuer des personnes parce qu'elles commencent à couter cher.

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  6. Je pense au contraire que ça a tout à voir : générosité, acte d'amour envers autrui, compassion, respect, humanité, tendresse, courage, oubli de soi.
    en ne parlant que de coût vous ignorez volontairement les intentions des proches et du mourant lui-même.

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  7. non pas du tout, je dis que dès lors que l'affaire sera légalisée on peut s'attendre au pire. Ce qui se passait dans le cercle familial avec l'accord des médécins va totalement échapper à ce milieu proche et soignant pour partir dans la sphère publique et je n'ai qu'une confiance bien restreinte dans l’administration de mon pays

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  8. Je te rejoins complètement.
    Et on vient de voir avec le "docteur" Bonnemaison", le mal nommé, qu'on peut "eutha-nazier" sans même avertir les familles. Nul doute que cet acquittement va faire jurisprudence !

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  9. Ma grand-mère a été débranchée... C'était il y a longtemps.
    La dernière fois que j'ai eu le bonheur de la voir, c'était dans la souffrance. Elle avait des tuyaux qui l'aidaient à respirer et elle tapait du bras sur son lit pour nous montrer qu'elle était toujours là.
    Nous l'avons embrassée, nous lui avons parlé et nous l'avons quittée. Il nous était interdit de rester à son chevet.

    Le lendemain, elle était morte.
    Je me suis toujours dit qu'elle avait été débranchée.

    Mais personne à l'époque n'a pensé à incriminer le personnel soignant. Ma mère (sa fille)a accepté le coup en se disant qu'il n'y avait probablement plus rien à faire, que les médecins avaient fait au mieux...

    Que se passerait-il aujourd'hui dans un pareil cas ?
    Nous sommes dans une société judiciarisée au possible, sans pour autant que la Justice existe. Les gens demandent des indemnisations à tout va.
    Ce qui se faisait doucement, en conscience, par le corps médical va bientôt relever de la loi...
    Les familles de patients sont entrées à l'hôpital, et les médecins ne peuvent plus bosser.

    En même temps, dans une société où le communautarisme devient un moteur, comment faire confiance à une équipe "diverse" ? Sachant ce qu'ils attendent de nous, que nous disparaissions, je ne vois pas comment leur faire confiance...

    Donc cette question d'euthanasie n'est vraiment pas facile. Quelquefois, il s'agit plutôt de laisser faire la nature, mais la souffrance dans tout ça ?

    J'ai vu aussi la fille (25 ans) de nos amis être "privée de conscience", au stade terminal de cancer où elle était arrivée. On leur avait fait signer un papier l'autorisant. J'ai vu l'infirmière régler le débit de morphine... Je ne l'ai jamais dit aux parents.

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