3/06/2009 – 19h00
PARIS (NOVOpress) - Le directeur de Sciences-Po Paris, Richard Descoings, a remis mardi au chef de l’Etat son rapport sur la réforme du lycée, en présence de Xavier Darcos, ministre de l’Education nationale. Les deux « ambitions » affichées par M. Descoings - « redonner du sens aux apprentissages » et « dessiner un lycée plus juste » - vont se traduire par quatre « chantiers majeurs » : « améliorer l’orientation, renforcer la voie technologique, rééquilibrer les bacs généraux et développer une meilleure maîtrise des langues vivantes ».
Derrière la langue de bois, le rapport a le mérite de dresser en négatif un véritable constat de faillite du second degré. M. Descoings est ainsi amené à rappeler entre autre que le taux d’échec en premier cycle universitaire est de 50%, alors même que le taux de réussite dans les divers baccalauréats bat des records année après année et qu’on n’a jamais autant distribué de mentions Bien et Très bien. Dans une vidéo visible sur le site Le lycée pour tous, M. Descoings, regard halluciné et geste obsessionnel, avoue d’ailleurs sans ambages, délicieux lapsus plumae, que « Le nouveau projet de réforme part de zéro, c’est-à-dire du lycée tel qu’il est aujourd’hui »…
L’expression « redonner du sens aux apprentissages » signifie en clair qu’après trente années de massification et de brassages ethniques, le lycée est pour de nombreux élèves tout sauf un lieu de transmission de connaissances. Cette inappétence intellectuelle se traduit par un effondrement du niveau dans la plupart des disciplines – entre autre en mathématiques et en français comme le souligne un récent rapport de l’inspection académique de Paris, ainsi que par une envolée de l’absentéisme des élèves et – de nombreux faits divers le rappellent régulièrement – par l’explosion des violences de tous ordres, qui vont des incivilités répétées aux agressions à l’arme blanche, en attendant mieux. Sur ce dernier point, le livre de Véronique Bouzou, Ces profs qu’on assassine donne l’exacte mesure de la situation dirimante dans laquelle se trouvent actuellement de nombreux professeurs.
En langue Descoings - dialecte de la langue de bois - « dessiner un lycée plus juste » n’a d’autre signification que d’introduire une forte dose de « discrimination positive » dans les lycées : la « revalorisation des filières technologiques » et un accès « moins élitistes » à des filières générales « rééquilibrées » vont naturellement dans ce sens.
Le destin naturel de cette énième réforme est de rejoindre le cimetière de celles qui l’ont précédée, après avoir encore un peu plus enfoncé toute idée de cohérence et d’ambition nationales.
source Novopress
Rien à ajouter, tout y est !
Merci,Paul-Emic pour cet excellent commentaire des propositions de Descoings. En fait, il n'a rien à proposer, sinon il serait obligé de dire la vérité sur le scandale général de l'enseignement en France. Scandale qui perdure depuis plus de 40 ans.Et il faut bien cacher cette vérité aux Français qui préfèrent se boucher les yeux et les oreilles!
RépondreSupprimerabad
merci, mais comme je l'indique ce texte critique et clairvoyant n'est pas de moi, c'est un article de Novopress
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